Laisser la musique m'envahir. Guider mon corps aux rythmes des basses et danser. Danser à en crever. Danser jusqu'à ce que mes tripes ne le supporte plus, danser jusqu'à ce que mon corps cassé, éreinté supplie pour un sommeil réparateur. Ne faire que ça jusqu'au bout de la nuit parce qu'enfin, à ce moment précis, je vivais. Enfin je retrouvais celle que j'avais été un jour, quand je n'étais pas cette loque qui se contente seulement de survivre dans un monde désormais sans âme. Enfin, mes poumons arrivaient à respirer par eux-mêmes, sans que cette mécanique ne soit qu'un effort quotidien de plus. Était-ce là ma libération tant attendue? Était-ce là une récompense ou le début d'une nouvelle damnation qui m'attendait, toujours plus violente, toujours plus cruelle? je me sentais prête à ne plus faire semblant, à être heureuse pour de bon. ça faisait un moment. des gens me manquaient, d'autres pas. Le son monté au maximum faisait vibrer les murs, et devaient sûrement déranger les gens. Mais qu'importe. Je me sentais bien. Terriblement bien. Simplement vêtu d'un débardeur en coton mauve et d'un shorty noir, je glissais sur le sol avec mes chaussettes blanche, je glissais comme si j'étais une patineuse dansant sur la glace. Soudainement, un rire monta en moi, mes jambes cédèrent pour me laisser à terre riant aux éclats. J'avais l'air ridicule, si quelqu'un entrait à ce moment, je me sentirais surement honteuse. Mais cela n'arriverait. Personne dans la maison. Personne pour me donner des ordres. J'aimais cette sensation de liberté. Je n'étais plus un oiseau à l'aile cassé, car à présent je volais, vers mon futur qui ne pouvait être que prometteur.