• Découvrir ses nouveaux voisins ◘ Calvin.

Bienvenue dans notre nouvelle maison, tu vas voir ça va te plaire Zoey !

Calvin avait passé une chouette matinée et était sorti voir si le facteur était passé. Il n'attendait pas quelque chose de particulier mais au moins, il sortirait un peu de chez lui. C'était simplement un prétexte. Il était dans le hall de son immeuble, cherchant encore et toujours la clé qui se déciderait à ouvrir sa boite au lettre lorsque son regard fut attiré vers l'extérieur. Un camion de déménagement venait de se garer de l'autre côté du trottoir. Il afficha un léger sourire, quitte à sortir un peu... Autant le faire franchement ! Il sortit alors dans la rue, histoire de voir ce qu'il se passait.

La maison en question avait été vendu il y a quelques temps déjà et Calvin s'était longtemps demander qui voudrait bien venir vivre à Ipswich, de son plein gré. Franchement, cette ville, c'était l'enfer. Il n'avait pas de souvenir particulier des anciens propriétaires parce que pour lui, cette maison avait toujours été à vendre. Et voilà qu'aujourd'hui, elle était enfin occupée.

Deux voitures s'étaient garées dans l'allée qui menait au garage de la maison et alors que les nouveaux occupants semblaient s'activer à faire des allers et retours, les bras chargés de cartons, une jeune fille attira son attention. Elle devait avoir l'âge de sa soeur -rien que d'y penser, il en avait mal au ventre. Lorsque leur regard se croisèrent, la jeune fille afficha un léger sourire et Calvin ne pu que lui rendre.

Il se demanda un instant s'il devait aller la voir, lui dire qu'il était encore temps de partir puisque tout était déjà emballé, que la vie d'ici était une horreur et que les agents immobiliers devraient avoir honte de laisser des gens s'installer dans le coin. Mais il se contenta de traverser la rue pour aller la saluer. En fait, il aurait aimé qu'on l'accueil de cette manière.

« Salut, je vis dans l'immeuble en face alors... Bienvenue, voisine. »

Il avait dit ça sur un ton léger, finalement ravi de voir de nouvelles têtes. Il espérait seulement qu'ils se plairaient dans le coin. Malgré tout.

S’il n’y avait eu que moi, il était certain que ce n’était pas dans cette petite ville que je serai venue me poser, néanmoins, j’avais suivi les exigences de mon père, principalement pour mon frère. Je ne souhaitais pas le moins du monde qu’il se retrouve tout seul ici. Moi protectrice ? N’importe quoi ! J’aimais juste mon frère, et je savais que mon père n’était pas vraiment quelqu’un de forcément de très présent avec son travail. Même si Ipswich semblait une petite ville, je n’avais pas envie de laisser mon frère. Mon tout petit frère. Okay, il n’était plus très petit, il avait quand même 17 ans. Mais pour moi, il serait toujours petit.

J’étais donc sur ma petite allée, en train de regarder mon petit ami débarrassé les gros paquets avec mon papa. Sans oublier mon petit frère qui était redescendu avec un grand sourire aux lèvres, je supposais que sa chambre devait lui plaire. J’étais heureuse de voir Danny ainsi après tout, il avait le droit lui aussi d’être un peu heureux. Après tout. Tout en regardant cela je regardais un peu les alentours, avec le petit garçon, enfin l’adolescent qui était près de chez moi, en face dans un immeuble. Alors, il y avait aussi des appartements, des maisons, bref, j’étais plutôt contente de voir que j’avais des voisins. Peut-être que je pourrais tisser des liens avec eux ?

D’ailleurs, ce garçon vint me voir. M’accueillir, très gentil de sa part. Si tout le monde était chaleureux comme lui, je ne tarderai pas à me faire à cette nouvelle ville. Bien au contraire. Avec un sourire je lui répondis :

Oh, merci ! C’est gentil de ta part. Je suis Zoey Evans, ce sera mieux que voisine & voisin nan en nom tu trouves pas ?

Finis-je par dire en rigolant. Okay j’étais un peu nerveuse, à chaque nouvelle rencontre c’était comme ça. Je ne pouvais m’empêcher d’avoir un coup de stress, sans pour autant avoir une raison valable bien au contraire. J’étais une fille joyeuse qui aimait tout simplement bien vivre, et autant dire que même avec toute la volonté du monde on avait même un peu de mal à s’ennuyer en ma compagnie.

Tu vis ici depuis longtemps ? Enfin à Ipswich ?

En fait, elle avait vraiment l'air sympa. Pas que son apparence ne lui ait soufflé le contraire mais en fait... Il ne savait pas vraiment sur qui il aurait pu tomber. Il n'y avait ni tension, ni agressivité dans sa voix alors... Pas de doute, elle ne savait pas grand chose à propos de cette ville ! Il espérait que l'illusion de disparaitrait pas trop rapidement. Et puis on pouvait quand même y vivre. Calvin en était la preuve vivante.

« Oh, je trouvais ça sympa ! »

Il avait dis ça sur le ton de la plaisanterie. Il ne savait pas trop comment ni pourquoi mais il avait eu l'étrange sensation que... Zoey -puisque c'était comme ça qu'elle s'appellait !- était quelqu'un avec qui on pouvait plaisanter. Il reprit néanmoins son sérieux.

« Moi c'est Calvin Watson, enchanté ! »

Et c'était sincère. Bon peut-être qu'il était un peu trop enthousiasme à l'idée de voir d'autres personnes mais une chose était sûre ; il ne serait pas celui qui leur mettrait la pression pour prendre position. Il s'en voulu d'ailleurs de penser à une telle chose, lui qui voulait tant que ces fichues histoires de clans disparaissent, il ne faisait qu'y penser à longueur de journée. Ca l'obsedait carrément. Il soupira intérieurement et reporta son attention sur Zoey, qui venait tout juste de lui poser une question.

« Depuis toujours ! »

Il avait répondu parfaitement naturellement. Il vivait à Ipswich depuis toujours. Et même s'il savait qu'il n'avait pas toujours vécu dans cet appartement, il n'en avait pas le moindre souvenir. Soit parce qu'il refusait de se rappeler un quelconque souvenir avec son père, soit... parce que ça remontait à vraiment trop loin.

« Et qu'est-ce qui vous amène dans le coin ? Enfin, sans indiscrétion. »

C'était toujours délicat d'entamé ce genre de conversation avec des gens que l'on ne connaissait pas, il espérait simplement ne pas avoir fait de boulette.

J’étais loin de faire partie de fille bimbo, ou bien tout simplement sauvage de l’université, qui passait le temps dans un coin, loin de toutes conversations. Non, j’étais en soi assez ouverte, oh je ne cherchais pas à m’incruster de partout, bien au contraire. Ouverte, mais je ne m’invitais que quand j’y étais conviée. Je ne serais peut être jamais allée directement parler à Calvin, et qu’il en ait pris l’initiative me faisait plaisir. Ca voulait dire que je n’étais pas tombée dans une ville de sauvage ! YES ! C’était déjà un bon point. Bon, il était vrai que niveau ville, je ne m’étais même pas renseignée à propos de cette ville, mais je partais du principe que l’on ne vivait plus au temps de la chasse aux sorcières, normalement, on ne devrait pas tomber sur un truc à la West Side Story ! Après tout, j’avais vécu à San Diego toute ma vie, ce ne serait pas une ville plus petite, qui m’effrayerai quand même.

Enchantée également Calvin.

Bon d’accord, je le connaissais depuis genre à peine 5 minutes, mais j’étais certaine qu’il n’était pas méchant. Sinon il ne serait jamais venu de son plein gré, d’ailleurs, il essayait de se renseigner un peu à propos de notre arrivée ici. C’est vrai que les gens ne devaient pas voir des nouvelles personnes tous les jours. D’ici à peine une semaine, le temps de mettre en place l’administration, en plus de cela j’allais reprendre mes études en lettres étrangères. Lui vivait aussi ici depuis toujours. D’accord, donc, j’étais vraiment nouvelle. Bon, en même temps c’était mon premier déménagement, je n’avais jamais quitté mon emplacement de San Diego, j’étais restée à la même adresse pendant près de 20 ans, avec mon père et mon frère. Aujourd’hui, une nouvelle personne avait intégré notre famille, mon fiancé, mais quoiqu’il en soit, si mon père avait décidé de venir ici, il ne comptait pas repartir avant un petit moment.

Donc tu dois bien connaitre la ville ?!

Je me décidai aussi à répondre à sa question. Après tout, c’était impoli de laisser quelqu’un dans le doute. Et puis, je n’avais aucune chose à cacher, étant nouvelle ici après tout. Je n’allais pas cacher la vraie raison de notre débarquement familiale.

Mon père est chirurgien, et il a trouvé un poste ici. Donc, on l’a suivi. Tout simplement.

Calvin afficha un léger sourire. Il connaissait la ville comme sa poche. Enfin... Il y avait bien des endroits qu'il n'avait jamais fréquenté mais c'était simplement parce que le clan Miller ce les était approprié. Mais c'était tout.

« Oui, je connais la ville comme ma poche ! Mais il faut avouer que ce n'est pas bien grand non plus. »

En fait, c'était même le campus universitaire qui prenait la majeur partie de la ville. Avec tous les batiments, les internats et tout le reste... Finalement, c'était sans doute pour ça que la ville n'était pas morte. Parce qu'il y avait toujours des gens qui arrivaient et que ses gens n'hésitaient pas à choisir le clan qui les rassurait le plus. D'ailleurs, la plupart des gens impliqués dans les bagarres ne savaient même pas pourquoi ils se battaient. En fait... personne ne savait vraiment. La haine était là et point barre.

Il ne fut pas vraiment impressionné lorsqu'elle lui annonça que son père était chirurgien. En fait, elle dégageait une classe naturelle qui laissait pensé qu'elle avait été élevé par des gens affreusement cultivés. Il afficha un sourire.

« Il doit remplacer le Dr Carlson. Il a prit sa retraite le mois dernier, je te dis pas l'enfer au bloc ! »

Il avait dit ça en riant doucement. Pour une petite ville, l'activité à l'hôpital était vraiment impressionnante. Les urgences étaient toujours pleine à craquer et il y en avaient qui finissaient souvent au bloc, malheureusement.

Je souriais. Comme sa poche ? Réellement, ça pouvait toujours servir en même temps de se lier d’amitié avec des gens qui connaissaient bien les lieux. D’abord, je serais certainement moins perdue, j’avouais qu’à côté de San Diego, c’était minuscule, néanmoins, j’avais établi mes habitudes en Californie, et là du jour au lendemain je changeais d’université, de ville et même d’état. Autant dire qu’à mon niveau, c’était un peu un changement de vie irrémédiable. Je devais avouer que je n’étais pas mécontente, enfin mon sentiment était partagé. D’un côté j’étais triste de tout quitter, de l’autre, j’étais heureuse de recommencer un nouveau départ était en train de se prendre pour nous. Et ça ne faisait pas déplaisir autant à moi, qu’à Thomas. Lui avait des raisons comme les miennes, il avait accepté à nous suivre tout simplement à cause de sa famille.

Oui, néanmoins ça peut toujours servir ( : !

Il ne fut pas plus étonné que cela quand je lui annonçais que mon père était le nouveau chirurgien, néanmoins moi, je fus étonnée d’apprendre qu’il y avait beaucoup d’activité au bloc. Ca n’allait pas arranger les affaires familiales, loupé pour former une belle et grande famille comme je souhaitais. J’étais persuadée qu’il était au courant de ça, et c’était d’ailleurs pour cette raison qu’il m’avait demandé de les suivre. Pour ne pas laisser mon frère seul.

J’étais certaine que mon père s’était déjà renseigné sur l’activité. Non pas qu’il soit allé chercher le job qui avait le plus de patients, mais surement il n’avait pas pris celui qui en avait le moins ! On aurait pu changer uniquement de villes, resté dans une grande city. Comme LA ou NY, ça aurait eu le même impact. A la différence que j’aurais peut être pu refuser plus facilement. Qu’ici, vu que c’était une petite ville, par logique ! Mais nan, il n’y avait aucune logique apparemment.

Je ne pense donc pas voir beaucoup mon père. Et moi qui pensais que ça serait plus simple. Enfin je dois t’embêter avec mes pensées en direct, tu fais quoi sinon ? Enfin tu es encore au lycée ? Ou à la faculté ?

Calvin fut touché par la détresse qu'avait déjà la voix de Zoey. Il ne savait si elle s'en était rendu compte mais visiblement, elle était très touchée par le fait que son père travail beaucoup. Ce n'était pas parce qu'elle venait de... et d'où venait-elle d'ailleurs ? Peu importe, il rangea la question dans un coin de son esprit. Il le lui demanderait dès qu'il en aurait l'occasion. Donc... ce n'était pas parce qu'elle venait d'ailleurs qu'elle n'avait pas de problème de famille. En fait, Ipswich n'était pas la seule ville touchée par le malheur.

« Y'a pas de raison, c'est par période »

Il lui avait fait un clin d'oeil sincère. Et pour l'instant, il n'y avait pas eu de bagarre depuis quelques temps. Ce n'était pas vraiment un bon présage mais autant en profiter. Il repensa alors à sa première question et passa une main dans ses cheveux, navré de répondre à tout dans le désordre. Il afficha un léger sourire gêné. Il faisait parfaitement son âge et pourtant, il était déjà à la fac. Bah oui... Parfois, ça choquait. Il avait de grosse facilité, voilà tout.

« Je suis à la fac, en première année d'histoire et toi, tu es toujours dans le cursus ou... ? »

Avec un père médecin, c'était certain. Quoi que... Ca ne voulait pas nécessairement dire grand chose. Son père à lui était un musicien hors pair mais Calvin n'avait jamais touché un instrument de sa vie.

Je devais en effet avoir de la détresse dans la voix. Non, je savais que mon père aimait son travail, plus que tout. Et je ne lui en voulais pas pour ça, avoir la passion pour son travail, c’était tellement beau ! Néanmoins, j’aurai aimé voir plus souvent mon père, déjà que ma mère n’était plus, si mon père se faisait absent. Oh, je n’avais pas eu une enfance difficile loin de là ! Okay, je n’étais pas une jeunesse dorée de New York, j’étais peut être fille de chirurgien, mais j’étais loin de faire partir de ces filles de riches qui ne savent que dire « Ouais mon père m’a acheté le der’ DG ! » J’avais presque envie de dire tant mieux pour elle. Je n’étais pas ce genre, et je ne m’en plaignais pas, au contraire. Je préférais nettement m’occuper de mon petit frère, plutôt que de sortir tard dans des bars. La famille était primordiale pour moi, et c’était tout ce qui comptait. Ma famille & Thomas. Une fois que j’avais ces deux parties en ma compagnie, il fallait être honnête je me sentais la fille la plus heureuse du monde.

Il m’annonça qu’il était en première année de licence d’histoire. Tiens, quelque chose que j’avais aussi étudié avant de me diriger vers des études de langues étrangères. J’aimais plus les langues étrangères, je parlais d’ailleurs déjà 3 langues, français, anglais & espagnol. Et je pratiquais l’italien. En plus on étudiait les histoires de civilisation. J’aimais beaucoup ma filière, même si j’avais de grandes chances de faire de la traduction plus tard, je ne savais pas encore exactement dans quoi je voulais me diriger. Juste des langues, je voulais faire des langues. Prof ? Peut être, je ne savais pas exactement.

Non, je fais encore des études. J’étudies les lettres étrangères. Je pensais que tu avais l’âge de mon frère, tu fais plus jeune pour être en fac. Ce n’est pas un reproche, au contraire.

Calvin n'avait pas pu s'empêcher de sourire face à la réflexion de Zoey. En fait, c'était toujours amusant de voir la réaction des gens lorsqu'il annonçait que cette année, il entrait à la fac. Et pourtant, il avait passé tout le secondaire avec un an de moins que tout le monde et là, ça n'avait pas choqué beaucoup de personne. Mais il fallait l'avouer... L'université suggérait tellement de chose comme la maturité ou l'autonomie et ce n'était pas forcément ce qu'on attendait de la part d'un garçon de l'âge de Calvin. Et pourtant... Lui qui était marqué par les évènements de la vie -comme pas mal de gens dans le coin- pouvait prétendre à une plus grande maturité que n'importe quelle autre personne de son âge ; malheureusement.

« T'es inscrite à l'université d'Ipswich alors ? »

Il avait demandé ça par simple curiosité parce qu'après tout, elle aurait très bien pu suivre des cours par correspondance ; ça se faisait dans le coin. Pour ceux qui ne supportait plus les tensions.

« Je ne sais pas quel âge a ton frère mais... j'en ai 17. J'ai sauté une classe, né en fin d'année... Enfin, ça va vite. »

Il afficha un léger sourire. Un peu gêné de la situation ; il avait toujours l'impression de se vanter lorsqu'il se justifiait et il détestait ça.